15 mai : la nakba palestinienne
- Bruno Teissier
- 14 mai 2018
- 2 min de lecture
Les Palestiniens commémorent le 70e anniversaire de la catastrophe (nakba) dans une ambiance de crise générée par les initiatives du président Trump. La guerre consécutive à la création de l’État d’Israël en 1948, leur a fait massivement quitter leurs maisons, leurs villages sans n’avoir jamais pu y retourner. Les autorités israéliennes étant restées jusqu’à ce jour opposées à toute idée de retour des réfugiés palestiniens (il est question aujourd'hui de les installer dans le désert du Sinaï !).
Sur les 920 000 Arabes vivant en Palestine en 1948, 760 000 ont fuit. Leurs descendants, au nombre de 5 millions vivent aujourd’hui en Jordanie, au Liban, en Syrie ou dans d’autres parties de la Palestine. Les 160 000 qui sont restés sur place forme aujourd’hui la communauté arabe d’Israël, soit 1,5 million de citoyens israéliens. Cette Journée de la Nakba (chômée) est, pour eux, l’occasion de se rendre en famille sur le site des villages détruits. Quand elle existe encore, on emmène les enfants voir les ruines de la maison familiale, en bravant les autorités qui ont tenté en 2011 d’interdire ce genre de pèlerinage. Dans les territoires occupés, c’est la journée de tous les dangers. Les manifestants organisent des défilés ou des sit-in, le plus près possible des positions israéliennes. Les soldats ont reçu des ordres de vigilance et de retenue, mais chaque année des incidents graves éclatent faisant des morts et des blessés. Même chose en Jordanie, où la police anti-émeute tente avec difficulté d’empêcher les manifestants d’approcher de la frontière.

Les Palestiniens protestent notamment sur le fait qu’ils ont laissé dernière eux terres et maisons, aussitôt confisqués par Israël. La question d’une indemnisation s’est toujours heurté à un argument avancé par les autorités israéliennes : de 1944 à 1964, 700 000 juifs ont quitté, ou ont été chassé, des pays arabes, notamment l’Irak, l’Égypte, le Yémen... en laissant eux aussi tous leurs biens, vite confisqués par les autorités locales. Les Palestiniens ne sont pas responsables de leurs sort, mais ce fait historique pèse lourd sur leur situation actuelle. D’autant que 65 ans plus tard, la plupart demeurent apatrides avec un simple statut de réfugiés dans les pays qui les ont, à contre-cœur, accueilli. En revanche, les juifs réfugiés du monde arabes sont eux devenus citoyen du pays où ils résident.
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