29 octobre : ne pas oublier Mehdi Ben Barka ni Jamal Khashoggi
- Bruno Teissier
- 30 oct. 2018
- 2 min de lecture
Un rassemblement est organisé à 18h. devant la brasserie Lipp, 151 boulevard Saint-Germain, à Paris, en souvenir de Mehdi Ben Barka, enlevé par des policiers français et conduit dans une villa de Fontenay-le-Vicomte, dans l’Essonne appartenant à un truand. Il n’est plus réapparu. Le corps n'a jamais été retrouvé. Retrouvera-t-on celui de Jamal Khashoggi, disparu dans le consulat saoudien à Istanbul ?
C’était il y a 53 ans, jour pour jour. On sait aujourd’hui que l’opération a été menée avec la complicité des services marocains. L’affaire n’a pas été totalement élucidée. Le corps de Ben Barka n’a jamais été retrouvé. Mehdi Ben Barka était le principal opposant politique au roi Hassan II. Leader tiers-mondiste et panafricaniste, il pouvait gêner les intérêts français en Afrique. Sa famille ne cesse de dénoncer une absence de volonté des deux pays pour faire éclater la vérité. Le sit-in de ce jour est organisé par l’Institut Mehdi Ben Barka-Mémoire Vivante, avec le soutien de nombreuses associations marocaines et européennes des droits de l’homme. Une nouvelle instruction a été lancée, à l’initiative d’un juge français, en 2005, quarante ans après les faits. Elle est toujours en cours !
Comme dans le cas de Maurice Audin, pour lequel Emmanuel Macron vient de reconnaître la responsabilité de la France, Rhita Ben Barka, 85 ans, et ses enfants demandent depuis des décennies ce qui est arrivé à leur mari et père, et où se trouve sa sépulture. « Le secret défense ne doit pas servir à couvrir des erreurs ou des dérapages des services dans des cas où il y a eu mort d’homme. Les familles ont le droit de savoir et il faudrait s’interroger sur ce point » explique Bachir Ben Barka. Les autres familles concernées sont notamment celles du juge Bernard Borrel, tué à Djibouti en 1995, des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Vernon, tués au Mali en 2013, de Robert Boulin, des victimes du Bugaled Breiz (5 morts), ce chalutier breton qui a coulé subitement en 2004, de celles du crash du vol Ajaccio-Nice (95 morts) en 1968 ou encore de celles de l’explosion de la Maison des Têtes (13 morts) à Toulon en 1989.Un classement d’un dossier en secret défense empêche sa consultation avant cent ans.

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