9 octobre : Confucius remplace Mao ?

À travers toute la Chine, des milliers de manifestations sont organisées pour célébrer le 2566e anniversaire de Confucius. Dans sa ville natale, à Qufu, dans la province du Shandong, des officiels, des universitaires et même certains de ses descendants se réunissent pour honorer sa mémoire alternant récits hagiographiques et danses en costume traditionnel.

Il y a quarante ans, il aurait été suicidaire de prononcer un mot sur Confucius, de proclamer ses louanges et tous les Chinois étaient encouragés à lutter contre lui. Pendant la révolution culturelle, ce mot était une étiquette collée sur les ennemis politiques pour les dénigrer. Les temps ont bien changé. Le Parti communiste chinois a accepté, en 2010, la sortie d’un film sur Confucius dans lequel on le dépeint comme un combattant valeureux et un apôtre des valeurs progressistes et humanistes. Est-ce à dire que la statue de Mao Zedong est définitivement déboulonnée ? C’est plutôt la faillite morale et l’absence de perspective à long terme du communisme qui ont créé un vide que vient combler ce retour à des valeurs traditionnelles. Mais, en encourageant une société, de plus en plus portée à la contestation, à se tourner vers l’idéologie confucéenne qui associe morale à légitimité politique, le régime de Pékin risque de voir le bâton se retourner contre lui. La doctrine de Confucius (ou confucianisme), mort en 479 av.JC, n’est pas une religion mais bien une philosophie qui met l’accent sur les vertus de l’autodiscipline, du discernement et prône la bienveillance, la bonté, but de toute vie. Un autre élément fondateur de cette philosophie est le rôle et la nécessité de l’éducation à laquelle tout individu devait avoir droit, selon lui.