2 octobre : Gandhi est de retour ?
- Bruno Teissier
- 1 oct. 2017
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En Inde, c’est jour férié pour l’anniversaire du Mahatma Gandhi, un homme né en 1869 qui a largement contribué à la libération de son pays, non par la lutte armée mais par la non violence, un concept qui refait surface aujourd’hui. Si son visage aux lunettes rondes cerclées de fer, qui figure sur tous les billets de banque indiens, est aussi familier que celui du Che Guevara ou de Bob Marley, son enseignement était un peu tombé dans l'oubli depuis son assassinat en 1948.

En Inde, un parti, celui du Congrès, revendique son héritage mais sa gouvernance du pays a souvent été très éloignée de ses préceptes. De leur côté, les hindouistes du BJP minimisent son rôle dans l'émancipation du pays face aux Anglais. Quant aux Intouchables, ils ont tendance à lui préférer la figure d’Amberkar (fêté le 14 avril) dont le portrait a souvent remplacé celui de Gandhi dans les lieux publics. N’empêche que le souvenir de Gandhi semble resurgir. En 2011, Anna Hazare, un activiste de 74 ans, a réussi à mobiliser des centaines de milliers d'Indiens dans sa lutte contre la corruption. Il cultivait la ressemblance avec Gandhi en s’habillant de blanc et en appliquant les préceptes de la non-violence dans ses protestations. Deux jeûnes successifs ont fait plier le gouvernement indien, contraint d’appliquer une politique plus sévère pour combattre la corruption qui gangrène le pays. Jeune avocat formé à Londres, Mohandas Gandhi s’était d’abord attaqué aux discriminations raciales en Afrique du Sud, avant de s’engager contre l’occupation anglaise de son pays en lançant des mouvements de désobéissance civile. Il basait son combat sur l’affirmation du droit et non sur la lutte armée. « La non-violence est la plus grande force de l’humanité » disait-il. Cette approche est depuis longtemps celle du Dalaï Lama ou de Aung San Suu Kyi face à la junte birmane. Ce sera aussi celle des activistes du Printemps arabe de 2011 qui ont revendiqué explicitement une filiation avec le Mahatma. Les Palestiniens, devant l’échec des intifadas successives, semblent eux aussi décidés à se battre exclusivement sur le terrain du droit. À différentes échelles, les initiatives se multiplient.
C’est en référence à Gandhi qu’en 2007, l’assemblée générale de l’ONU a décrété le 2 octobre Journée internationale de la non-violence afin de favoriser une culture de paix et de tolérance entre les peuples.

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